Gwénola Ricordeau
Docteure en sciences sociales, sa thèse de 2015 portait sur les identités de genre et sexualité dans les prisons françaises. Elle est aujourd’hui chercheuse, enseignante et maîtresse de conférence en justice criminelle à la California State University depuis 2017. Depuis 2008, elle travaille notamment sur les intermariages, les migrations, les stéréotypes raciaux et de genre aux Philippines et en France, mais se concentre sur les Etats-Unis.
Positionnement
Abolitionniste du système pénal, elle ne soutient pas les revendications d'inscription des féminicides au code pénal. Ses propositions :
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abolir le système pénal, sortir d’une justice essentiellement punitive
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développer des formes d’autonomie vis-à-vis de la justice pénale
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mettre en oeuvre une « justice transformative » : une « approche qui mobilise toute une communauté, où chacun a un rôle à jouer ». Basée sur une « démarche d’appropriation de sa propre expérience” elle est “plus intéressante pour les victimes ».
Arguments utilisés
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le droit actuel permet déjà de poursuivre les auteurs ;
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la punition de certains auteurs de féminicides n’a pas fait baisser leur nombre, dès lors ajouter des spécificités dans les poursuites pénales ne lui semble pas pertinent ;
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non seulement « Le recours généralisé à la sphère pénale dans les politiques de lutte contre les violences conjugales n'a pas entraîné leur baisse”, mais “son principal effet est de criminaliser davantage d'hommes, mais aussi de femmes »
Ressources
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Autrice de Pour elles toutes : Femmes contre la prison (LUX, 2019) dont elle parle dans une interview à Contretemps fin 2019.
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présente une vidéoconférence dans le cadre d’un Cycle de conférences en criminologie (Secteur criminologie de l'Université de Moncton) : « Les apports de l’abolitionnisme pénal à la criminologie », le 19 février 2020.