Osez le féminisme !
L’association Osez le féminisme ! nait en 2009 de l’initiative d’une dizaine de jeunes femmes mobilisées pour défendre le Mouvement Français pour le Planning Familial. Elle est membre du Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes depuis le 9 janvier 2013, représenté par Magali de Haas jusqu’en 2016, puis par Claire Serre-Combe depuis le 29 janvier 2016. L’organisation fait aussi parti du Conseil d’Administration de la Coordination Française pour le Lobby Européen des Femmes (CLEF) et du Bureau du Centre Hubertine Auclert. Osez le féminisme compte plusieurs portes-paroles dont Alyssa Ahrabare, Marion Georgel, Alix Guibert, Daniela Levy, Céline Piques, Raphaëlle Rémy-Leleu et Cécile Werey.
Liens avec les féminicides
Osez le féminisme ! est la première association à réclamer en 2014 l’inscription du féminicide dans le code pénal. Elle lance la campagne « Reconnaissons le féminicide », et réclame la reconnaissance de ce crime spécifique afin qu’il soit reconnu et jugé comme tel.
Arguments utilisés
L’association réclame la reconnaissance du féminicide en France pour trois raisons :
-
Parce qu’il constitue un crime spécifique, le fait de tuer une femme parce que c’est une femme doit être une circonstance aggravante d’un meurtre.
-
Le féminicide est un crime ignoré et banalisé dont le traitement médiatique en France en est la preuve.
-
Le féminicide n’est pas une fatalité et peut être évité. En France, dans les familles, ils sont toujours précédés de violences. Les victimes doivent être protégées et les hommes violents ne doivent pas rester impunis.
En demandant la reconnaissance des féminicides dans la loi, Osez le féminisme ! souhaite voir changer le traitement médiatique de ces meurtre. L’attente concerne aussi le suivi de ces crimes spécifiques : « l’existence de la notion de féminicide permettra d’appliquer une condamnation plus lourde s’il est avéré que le meurtre répond à cette définition juridique. Cela impactera notamment la manière dont l’enquête est menée, et les critères qui seront observés viendront confirmer ou infirmer le féminicide » peut on lire sur le site de la campagne reconnaissons le féminicide. Le collectif relève aussi que « l’article 132-80 du Code pénal définit comme circonstance aggravante d’un meurtre le lien entre la victime et le meurtrier (ou la meurtrière), les peines sont plus lourdes lorsque que le meurtre est commis par un-e conjoint-e, partenaire ou ex, peu importe le sexe de l’auteur-e du crime et les relations d’emprise et pouvoir existantes.» Par conséquent, le collectif juge que «le droit ignore les rapports de domination entre hommes et femmes et ne prend pas en compte la portée misogyne des meurtres de femmes. »
Pour Osez le féminisme !, le Grenelle de 2019 n’a pas été efficace, jugeant que la plupart des mesures annoncées dans le cadre du Grenelle sont déjà prévues dans la loi mais ne sont pas appliquées. Les militantes citent entre-autre l’interdiction de la médiation pénale qui existe déjà depuis 2014, la formation des enseignants sur les violences qui existe depuis 2010, et la formation sur l’égalité qui est obligée depuis 2013. L’interdiction du port d’arme existe aussi déjà dans l’ordonnance de protection.
Dans une interview pour CNEWS, Céline Piques, une des portes paroles de l’association demande publiquement l’arrêt du recours à la procédure de main courante en cas de violences, les jugeant inefficaces. Elle y relève des problèmes d’inégalité entre les commissariats, due à une inégalité de formations et affirme que « L’accueil des commissariats est défaillant », accusant le manque de moyens mis en place pour aider le combat contre les féminicides.
Ressources
Lancement du site internet et de la campagne Reconnaissons le féminicide en 2014.