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Yael Mellul

Avocate pénaliste, spécialiste des violences conjugales, et fondatrice de l’association « Femme et Libre », Yael Mellul est à l’origine de l’introduction dans le Code pénal, par la loi du 9 juillet 2010, du délit de violence conjugale à caractère psychologique. Entre 2011 et 2014, elle forme les élèves de l’École Nationale de la Magistrature à mieux appréhender les violences psychologiques et phénomènes d’emprise.

Liens avec les féminicides 

Elle est coordinatrice juridique du pôle d’aide aux victimes de violences du Centre Monceau. En 2019, elle co-dirige, aux côtés de Hélène Furnon-Petrescu, le groupe de travail dédié aux violences psychologiques et au suicide forcé, présent au Grenelle contre les violences conjugales, sous l’égide de Marlène Schiappa. Elle est également signataire de la tribune publiée dans Libération « Violences envers les femmes : faut-il inscrire l’emprise dans la loi ? ».

 

Positionnement 

Milite pour la reconnaissance du suicide forcé, et son introduction dans le Code pénal. En 2014, elle a poursuivi Bertrand Cantat en justice, dans le but de le faire reconnaitre coupable du suicide de son épouse, Krisztina Rády, sa plainte contre lui pour « violences ayant entrainé la mort sans intention de la donner » sera classée sans suite.

A l’issue du Grenelle contre les violences faites aux femmes, elle propose la création d’une circonstance aggravante au délit de harcèlement conjugale, à l’article 222-33-2-1 du Code pénal « Les peines sont portées à dix ans d'emprisonnement et 150.000 euros d'amende lorsque le harcèlement a conduit la victime à se suicider ou à tenter de se suicider » a retenue par les députés au sein de la proposition de loi « visant à protéger les victimes de violences conjugales ». Cette proposition a été adoptée à la majorité par l’Assemblée nationale le 29 janvier 2020.

Elle estime également nécessaire d’avoir une meilleure compréhension et une meilleure prise en charge du phénomène d’emprise, dont les victimes ne trouvent parfois pas d’autre échappatoire que le suicide. Il est donc nécessaire de former les personnels de police à reconnaître les femmes sous emprise, et ce grâce à un faisceau d’indices (jugement altéré, discours flou, amaigrissement, perte d’emploi, dépression, prise de médicaments, etc).

« L'aboutissement fatal, ultime, des violences psychologiques est aussi la mort. Leur liberté, c'est de mettre fin à leurs jours pour se sortir de cette prison mentale dans laquelle elles ont été incarcérées à cause de cette emprise psychologique. »

Yael Mellul

Ressources

  • Une étude menée par le comité d’experts indépendants Psytel estime qu’en 2018, il y aurait eu 217 suicides forcées en France, ce qui double le nombre de féminicides de l’année : pour Yael Mellul, il est indispensable de dénombrer ces victimes. 

  • « Violences conjugales: faut-il reconnaître les suicides forcés ? » par Rozenn Le Carboulec, via Slate.fr

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