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Observatoire canadien

du fémicide pour la justice

et la responsabilisation (OCFJR)

Sa version anglophone est le Canadian Femicide Observatory for Justice and Accountability (CFOJA).

Il se dit être la seule initiative canadienne répondant à l’appel de l’ONU d’établir des observatoires des féminicides. A noter : l’observatoire emploie le terme « fémicide », qui équivaut au « féminicide » employé outre Atlantique.

 

Liens avec les féminicides 

 

Sa mission : établir un état des lieux national et visible sur les féminicides au Canada en les documentant au fur et à mesure qu’il sont commis, et en contrôlant les réponses qui y sont apportées aux niveaux gouvernemental, légal et social. Son approche est aussi commémorative envers les victimes de féminicides. Il se base sur le travail du comité d'action Women We Honor, pionnier dans les recherches « sur les fémicides intimes en Ontario ». La méthodologie repose ainsi sur la production de statistiques qui se veulent précises, ainsi que d’une présentation accessible des informations qui en sont issues.

 

Positionnement

 

Lois : Bien que le champ légal ne soit pas suffisant à lui seul et que des recherches soient à effectuer pour en évaluer l’impact, l’observatoire déclare : « L'un des principaux signes de progrès dans la lutte contre le fém[in]icide est le fait que plusieurs pays ont pris l'initiative de criminaliser officiellement le fém[in]icide. »

 

Définition : L’observatoire définit le fémicide comme étant « le meurtre de femmes et de filles principalement par des hommes mais sans se limiter à ces derniers ». Il reconnaît les grandes catégories que sont les féminicides intimes et non intimes, et les inscrit dans le continuum de violences. 

Il liste les différentes catégories de fémi(ni)cides qui existent, mais note qu’aucune n’est adéquate pour rendre compte de la réalité des femmes autochtones, sur laquelle il projette d’étendre ses recherches. Il parle de « Fémicide transphobique » là où Berenice Bento parle de transféminicide, et de « fémicide lesbophobe »  là où l’UNODC par exemple parle de « mise à mort des femmes et des filles en raison de leur orientation sexuelle ». Mais contrairement à cette institution, l’observatoire distingue le « fémicide lié à la mutilation génitale féminine », plus spécifique, d’un « fémicide sexuel ». Par ailleurs, il isole le « fémicide raciste », et le « Fémicide perpétré par des femmes » en citant les travaux de Diana Russell.

 

Arguments utilisés : données statistiques

L’observatoire s’appuie sur des recherches en sociologie mais surtout sur des études démographiques ou criminologiques, menées par des instituts gouvernementaux, la police, et un réseau d’experts.

 

Ressources

 

L’observatoire produit des articles, cartographie et surtout un rapport annuel sur les féminicides de l’année précédente au Canada, titré #Cestunfémicide (#CallItFemicide). Le dernier en date a été publié début 2020.

 

Le rapport liste notamment les mobiles/indicateurs basés sur le genre (MIBG) relevés, parmi lesquels la mysoginie, la grossesse, la séparation, les comportements de contrôle ou l’utilisation de violence excessive, dite overkill.

 

Il établit également des priorités de recherches en faveur de la prévention, tels que les facteurs de situation plus communs (en 2018 : intimité ; ruralité ; armes à feu ; victimes collatérales) et les facteurs socio-démographiques communs ou liés à des groupes de victimes « à risque » mais peu étudiés (indigènes ; migrantes ; plus âgées ; en situation de handicap, ce qui rejoint l’approche de la démographe Magali Mazuy).

 

Les rapports à venir chercheront notamment à étudier les facteurs sociétaux (médias, système de justice criminelle, lois et politiques publiques), qui sont de puissants leviers de changement ; les schémas et évolutions des féminicides à travers le temps ; une comparaison des caractéristiques et circonstances entre féminicides et homicides sur des hommes.

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