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INED : l’étude Virage suite à l’étude ENVEFF

L'institut national d'études démographiques (INED) est spécialisé dans l’étude des populations, et collabore avec des équipes de recherche en France et à l’international avec notamment la Délégation de l’aide aux victimes (DAV), le Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCEfh), la Mission interministérielle pour la protection des femmes victimes de violence et la lutte contre la traite des êtres humains (MIPROF), ONU Femmes, et l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP).

 

Liens avec les féminicides

 

A travers l’enquête Virage (2015), l’INED cherche à comprendre combien de personnes sont victimes de violences en France, au sein du couple, au travail, et dans l’espace public. Un axe majeur de l’étude est le rôle du genre dans les violences : « Les femmes et les hommes sont-ils concernés de la même manière ? » Elle étudie ainsi « les différences d’expérience et de trajectoire des femmes et des hommes ».

 

Nous avons pu échanger avec Magali Mazuy, démographe et sociologue chargée de recherche de l’INED, comptant parmi les trois responsables scientifiques de l’enquête, aux côtés d’Elizabeth Brown et Alice Debauche. Elle est par ailleurs chercheuse associée au Centre Max Weber, laboratoire de sociologie généraliste lyonnais rattaché au CNRS, à l’ENS et à deux universités.

 

D’après elle, l’enquête montre que le civil est plus fonctionnel que le pénal pour enclencher des démarches, notamment en présence de preuves visibles ou d’enfants.

 

Ressources et méthodologie

 

Virage est une enquête quantitative dont les données sont collectées par téléphone durant l’année 2015 auprès de plus de 27,000 personnes parmi des « ménages ordinaires », dont plus de 15,500 femmes. En plus de cela, « trois autres ont été menées par internet auprès de publics spécifiques : les étudiants, les personnes ayant consulté le site internet d’une association d’aide aux victimes, les populations LGBT (lesbiennes, gaies, bi, trans). L’objectif est de recueillir des informations auprès de populations peu nombreuses dans l’échantillon principal, mais susceptibles de subir des violences spécifiques. » 

 

Si elle fait suite aux recommandations de la Convention européenne pour l’élimination des violences faites aux femmes de 2011, dont la France est signataire, Virage trouve son origine dans une précédente enquête d’envergure, l’ENVEFF, dont elle réactualise les résultats avec une approche plus sociologique.

 

L’Enquête Nationale sur les Violences Envers les Femmes en France (ENVEFF) permet « pour la première fois de dévoiler l’ampleur des violences subies par les femmes ». Réalisée en 2000, elle est commandée en 1997 par le Service des Droits des femmes et le Secrétariat d’État aux Droits des femmes, et coordonnée par l’Institut de démographie de l’Université de Paris-1. Elle « constitue une réponse de la France aux recommandations de la conférence internationale de Pékin de 1995 » et Magali Mazuy précise qu’on la doit au combat des associations féministes. Pionnière dans l’évaluation des violences et les études statistiques, elle révèle :

 

  • les violences sous toutes leurs formes : psychologiques, physiques, dans l’espace public, au travail, au sein de la famille ;

  • l’ensemble des violences exercées, quel qu’en soit l’auteur ou le milieu social ;

  • l’importance du viol conjugal ;

  • « L’occultation des violences subies par les femmes et le silence qui les entoure ont été les principaux enseignements de cette enquête. »*

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